Histoires de Landéda

L'abbé Jean-Marie COHANEC

buste Cohanec

 

1857 : principal du collège St François de Lesneven

Il y acquiert vite une réputation d'homme efficace.

 "Le nouveau Principal est particulièrement aimé de ses élèves qui organisent des fêtes en son honneur le jour de la Saint Jean. Bâti comme un athlète, Cohanec savait allier bonhomie et autorité. Il tutoyait les collégiens et les connaissait tous par leur nom."

"Deux ans après sa prise de fonction, l'Inspecteur d'Académie disait de lui : M. l'abbé Cohanec est sans contredit le chef d'établissement le plus instruit de toute ma circonscription (...) Cette réputation de savoir s'ajoute chez lui à la distinction des manières et de l'extérieur. La confiance des familles lui est acquise (...)"

(source : Claude LE MENN)

 

 

Le contexte économique est difficile, la mairie de Lesneven ne peut engager de grand frais dans l'établissement et l'évêché a d'autres priorités (rénovation de la cathédrale de Quimper), pourtant Cohanec mène à bien de nombreux travaux dans son collège.

1868 : Cohanec donne sa démission en août. À des problèmes de santé s'ajoute la fatigue et "le dégoût" que lui donne une position rendue précaire par de mauvaises relations avec le conseil municipal de Lesneven. En juillet il écrivait : "Je sais trop bien que je suis mort si je reste encore quelque temps dans ce collège. Voilà cinq semaines que je suis sur le flanc d'une goutte qui fait la navette du pied aux intestins. Un médecin, bon spécialiste (...) m'a positivement déclaré ce que je savais déjà, que cette vie sédentaire et tracassière ne me va pas du tout, qu'il faut plus d'activités et moins de soucis. La raison de santé n'est pas la seule. Je suis fatigué, dégoutté (sic) même (...). Produit peut-être incestueux d'un marsouin et d'une bigorne, je ne pourrais vivre loin de la mer et des trésors hygiéniques que je trouve en icelle. Donc une petite paroisse sur la côte avec un ou deux vicaires, voilà mon rêve et mon ambition"

(source : Dominique FERREC)

C'est alors que l'homme prend en charge la paroisse de Landéda.

1869 : l'homme se signale particulièrement en allant chercher de toute urgence un médecin naval à Brest pour contrer l'épidémie de variole qui décime la commune. (source : "Cahier de Landéda" n°13, "une épidémie de variole à Landéda")

1879 : élections municipales à Landéda. Républicains et royalistes en général soutenus par le clergé s'affrontent.

"Cohanec, homme aux vues très larges et très conciliant avait su rester en dehors de la mêlée et laisser à ses paroissiens le soin de choisir librement leur candidat."

(source : "Cahier de Landéda" n°5)

Le nom de Jeannie COHANEC, soeur du recteur, apparaît comme étant marraine de la cloche de la chapelle de Ste Marguerite. Cette dernière ayant sans doute contribué au financement de celle-ci. 

"René GEORGELIN nous conte qu'à la fin du siècle précédent (vers 1890 donc), le bon recteur Cohanec venait assister aux danses de ses jeunes ouailles sur les hauteurs de Menez-ar-godez""

(source : "Cahier de Landéda" n°8)

Jean-Marie COHANEC s'éteint à Landéda en 1888 et repose dans sa ville de naissance, Roscoff, où un cénotaphe honore sa mémoire.

cénotaphe Cohanec 1    cénotaphe Cohanec 2

Cet homme sera resté vingt ans recteur de Landéda, commune qu'il aura durablement marqué par son action énergique et son dévouement sans limite. C'est pourquoi son histoire méritait de figurer ici.

 BIBLIOGRAPHIE :